Comment vendre ou donner votre piano

Vendre un piano d’occasion revient à relever un véritable défi : depuis la récession, les pianos d’occasion à tous les niveaux de prix ont vu leur valeur s’effondrer. Les pianos d’occasion à vendre sont bien plus nombreux que les acheteurs pour les acquérir, ce qui en fait un marché favorable d’acheteurs. Pour savoir comment vendre son piano droit, suivre ce lien. 

Un marché de l’occasion peu favorable à la vente

Plusieurs conditions, certaines inhérentes à la vente de pianos d’occasion et d’autres spécifiques à l’époque actuelle, ont eu tendance à augmenter l’offre et/ou à faire baisser les prix des pianos d’occasion :

• la mondialisation et l’informatisation de la fabrication ont rendu disponibles une grande quantité de pianos de qualité grand public neufs et bon marché en provenance de Chine et d’Indonésie, laissant les instruments d’occasion de moindre qualité des époques précédentes sans grande valeur ;
• les pianos numériques sont devenus si avancés en termes de tonalité et de toucher, si compétitifs en termes de prix, que pour beaucoup de personnes au budget limité, un piano numérique neuf représente un meilleur achat qu’un acoustique d’occasion ;
• les baby-boomers, qui prennent leur retraite et réduisent leurs effectifs, inondent le marché des pianos sur lesquels leurs enfants ont pris des leçons. Dans de nombreux cas, ces instruments ont été hérités des propres parents des boomers et ont maintenant 50 ans ou plus ;
• internet, en particulier les sites web tels qu’eBay, permet plus facilement que jamais aux vendeurs de faire de la publicité à peu de frais ou gratuitement ;
• parce que les gens ont tendance à les vendre lorsqu’ils déménagent. Dans ce cas, la pression relative au temps, à mesure que la date du déménagement approche, incite à revoir le prix à la baisse de manière drastique.

Pour les acheteurs au budget limité, les coûts impliqués dans le déménagement d’un piano vers son nouvel emplacement et sa remise en bon état de jeu après le déménagement sont relativement élevés, ce qui leur laisse moins pour vous payer le piano lui-même. Les coûts typiques pour l’acheteur comprennent :

• 200 à 500 € pour le déménagement d’un piano droit ou 300 à 600 € pour le déménagement d’un piano à queue. Les coûts peuvent doubler en cas d’expédition sur de plus grandes distances et/ou vers des destinations plus difficiles, telles qu’un bâtiment comportant de nombreuses marches ou un étage supérieur ;
• 200 à 300 € pour l’accorder. Pour la plupart des pianos mis en vente, une élévation du diapason est nécessaire pour compenser des années de négligence de l’accord ;
• 200 à 400 € pour les réparations nécessaires, le réglage de l’action et l’harmonisation d’une console ou d’un piano droit, et le double pour un piano à queue de qualité décente. Presque tous les pianos de plus de dix ans auront besoin de cette révision pour bien sonner.

Ainsi, même lorsque le vendeur consent à céder le piano, il peut encore en coûter 1 000 à 2 000 € au destinataire pour l’accepter. Cette dépense à elle seule peut approcher ou dépasser le budget prévu pour la recherche d’une option à bas prix.

Mon piano est-il vendable ?

Pour déterminer si votre piano est apte à la revente, voici les trois éléments fondamentaux à prendre en compte : l’apparence, la marque et l’âge/l’état.

Apparence

Les personnes qui achètent des pianos de qualité décente ont généralement des environnements bien décorés pour les accueillir. Cela signifie que, dans un marché d’acheteurs, de nombreux pianos qui jouent bien peuvent néanmoins ne pas être vendables à n’importe quel prix s’ils ne sont pas aussi beaux que leur sonorité. C’est le cas de la plupart des pianos droits dont les boîtiers sont très abîmés ou endommagés, ainsi que des pianos plus anciens, de marque différente, placés dans un meuble ordinaire. Si le piano a l’air usé, il a moins de chances de se vendre.

Marque

Les marques connues ayant une bonne réputation susciteront généralement plus d’intérêt et seront plus valorisées que les marques dont le nom et/ou la qualité ne sont pas reconnus. Les marques les plus vendables aujourd’hui sont :

• Baldwin ;
• Kawai ;
• Steinway & Sons ;
• Yamaha. 

Les marques artisanales de qualité telles que Bechstein, Blüthner, Bösendorfer, Fazioli, Grotrian, Mason & Hamlin et Schimmel, bien que leur nom ne soit pas largement reconnu par le grand public, jouissent d’une grande réputation auprès de ceux qui les connaissent et sont donc tout à fait vendables. En revanche, certaines marques de pianos bien connues du passé, comme Wurlitzer et Kimball, peuvent s’avérer difficiles à vendre, car leur réputation n’est pas particulièrement bonne.

Age/état

De nombreux propriétaires de pianos pensent à tort que les pianos fabriqués il y a plus de cent ans sont relégués au rang des  » antiquités « . Ils ne le sont pas, à l’exception d’instruments dont les caisses sont exceptionnellement ouvragées et qui sont en bon état. Même ceux-ci peuvent avoir du mal à trouver preneur. La plupart des pianos sont fabriqués avec une espérance de vie de quarante à soixante ans et, contrairement à la croyance populaire, ne se bonifient pas avec le temps. Les pianos qui ne se vendent pas bien en raison de l’âge (entre autres facteurs) comprennent :

• les pianos droits de plus de quarante ans de marque peu connue ;
• la plupart des pianos, à queue ou verticaux, de plus de soixante ans. Les exceptions comprennent : quelques marques de qualité de performance de premier ordre telles que Bechstein, Blüthner, Mason & Hamlin et Steinway & Sons, des pianos qui ont été entièrement reconstruits ;
• les pianos dotés de systèmes de piano-joueur fabriqués avant l’an 2000, car leur technologie de piano-joueur est désormais obsolète.